Martin Bogren
A Summer of a Thousand Years
28.03 > 25.05.25
Vernissage Jeudi 27 Mars - 18h

« A Summer of a Thousand Years (un été de mille ans) » est le récit fugace d'un été, avec des images qui figurent comme des apparitions, dévorées de lumière et qui semblent au bord de l’effacement et du vertige.
L'œuvre de Martin Bogren se lit comme un conte intemporel, à la fois intime et universel. Il évoque le sentiment « il était une fois » à l'orée d'un bois mystique, où un cerf jette un regard fugace, la mer se mêle à la descente du soleil, et où des créatures presque mythiques passent en coup de vent. Chaque image est un murmure, un baiser furtif, un moment suspendu dans l'équilibre délicat entre la réalité et le rêve.
Après un divorce qui a bouleversé sa vie et la perspective d'un déménagement à Berlin, le monde semble sombrer dans la confusion avec l'apparition de la pandémie de 2020. Au milieu de ce chaos, les paysages sereins du sud de la Suède offrent un refuge inattendu. Chaque jour, sans plan ni projet précis, des moments ont été capturés - des paysages baignés par la lumière du matin, des réflexions intimes sur une nouvelle passion et l'horizon en perpétuel changement.
Ces photographies spontanées, d'abord rassemblées dans un simple livre factice pour un réconfort personnel, ont commencé à se tisser dans un récit d'une signification plus profonde. Contrairement aux projets structurés précédents, cette collection d'images s'est transformée organiquement, poussée par l'exploration brute et personnelle d'une âme en transition.
Le parcours rapide de la conception à la publication du livre aux éditions l’axolotl (Caroline Bénichou), qui s'est étalé sur une année seulement, reflète un travail d'amour et un dévouement intense.
Martin Bogren présentera également un extrait d'une série inédite dans la seconde salle de la galerie.

Photographe suédois, Martin Bogren vit à Malmö. (Agence VU')
Dans les années 1990, Martin Bogren développe une approche personnelle de la photographie documentaire en suivant des musiciens et artistes suédois sur scène, en tournée, et en studio. Son premier livre “The Cardigans – Been It”, publié au sommet du succès du groupe en 1996, révèle son travail et lance sa carrière. Cependant, Martin Bogren cherche à aller au-delà des missions et du domaine musical : il se concentre sur un travail photographique plus personnel.
Voyages et rencontres (Notes, 2008, Italia, 2016), joie des premières découvertes (Ocean, 2008), ou spleen adolescent (Lowlands, 2011, Tractors Boys, 2013, Embraces, 2014) : ses œuvres révèlent un vif désir d’éviter l’ennui et de chercher un ailleurs. Il entre en contact avec ses sujets en tant que témoin silencieux, un observateur subtil et bienveillant.
À travers des photographies granuleuses en noir et blanc et aux nuances de gris poussées, il parvient à allier une approche documentaire à une affirmation sensible de sa vision subjective.
« Je pense que la photographie, c'est la recherche. Mais quand nous avons trouvé ce que nous cherchions, nous arrêterons automatiquement de le chercher, n’est-ce pas ? Je ne sais pas ce que je cherche. Probablement une reconnaissance de moi-même chez les autres, et des autres en moi – une communauté avec les autres et une unité. Ce miroir, ce reflet, je crois que c’est un processus continu dans nos vies – avec ou sans l'appareil photo en main. Je crois que cette recherche est la raison principale de notre présence ici, et la photographie peut être une chose merveilleuse pour cela. »
En plus de nombreuses subventions et prix en Suède, son travail est reconnu internationalement et fait partie de plusieurs collections prestigieuses – dont le Fotografiska Museet (Stockholm), le Oregon Art Museum (Portland) et la Bibliothèque nationale de France. Il est l’auteur de plusieurs livres largement acclamés, dont Tractor Boys, Italia et August Song.